L’horizon. Il détermine la frontière au-delà de laquelle nous ne voyons pas; un cercle autour de soi qui limite ce qu’on peut percevoir. Il est à la fois un obstacle et une opportunité.
L’idée de cette exposition virtuelle est née d'une rencontre avec Louis-Nicolas Trépanier et de la lecture de son livre Les terres.
J’ai d’abord trébuché sur la phrase
« Après Nemtayé, y’a rien ». J’ai été traversée par la sensation d’un vertige posée par une limite imaginaire, sur un territoire. Or, comment représenter le vide le rien, si ce n’est par l’intermédiaire d’un jeu d’opposition avec la matière le plein, séparé par un trait plus ou moins linéaire?
Ci-contre : Acrylique et encre sur papier de soie, 18 x 14 po
Ci-dessous : Acrylique et encre sur papier de soie, 18 x 24 po (haut), 16 x 20 po (bas)
Il est difficile de dépasser notre conception de l’horizon, de réussir à en détourner le sens habituel. Une ligne verticale est inconfortable, elle nous empêche de trouver un ancrage, elle obstrue la vue. Elle porte un peu cette idée du vide. Mais cette représentation n’est déjà plus un horizon. Nous avons besoin de situer la terre et le ciel.
Ci-dessus : Acrylique et encre sur papier de soie, 24 x 16 po
Et pourtant, une infinité de perspectives existent pour regarder un même objet. Combien d’entre elles me sont accessibles? « Le territoire reste toujours le même, mais il n’y a pas de limite aux paysages qui s’y superposent ».
Ci-dessus : Acrylique et encre sur papier de soie, 24 x 36 po
Le territoire est indissociable du point de vue de celui qui le scrute, le nomme, en prend possession. Il est à la confluence entre l’horizon et la frontière. Nous traversons les lieux, sans toujours avoir conscience de ce qui brouille l’horizon et de la façon dont il se dérobe.
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